La reconnaissance de paternité est un acte par lequel un homme déclare officiellement être le père d’un enfant.

Ce geste, simple en apparence, entraîne de nombreuses conséquences juridiques majeures, tant pour l’enfant que pour le père concerné.

Voici ce qu’il faut savoir sur la reconnaissance de paternité en France.

1. Qu’est-ce que la reconnaissance de paternité ?

La reconnaissance de paternité est un acte volontaire par lequel un homme affirme sa filiation avec un enfant, qu’il soit né hors mariage ou non.

Cette démarche peut se faire à la mairie, devant un notaire ou encore à l’étranger devant un officier d’état civil compétent.

Elle est dite « volontaire » car elle ne nécessite pas l’accord de la mère ou de l’enfant majeur — sauf cas particuliers — et n’est pas automatique, sauf si la filiation est déjà établie par la loi (par exemple pour les enfants nés de parents mariés).

2. À quoi sert la reconnaissance de paternité ?

La reconnaissance de paternité permet d’établir un lien juridique entre le père et l’enfant, ce qui entraîne plusieurs droits et devoirs :

3. Quand et comment faire la reconnaissance ?

      • Avant la naissance : le père peut reconnaître l’enfant dès que la grossesse est confirmée.
      • Au moment de la déclaration de naissance : lors de l’établissement de l’acte de naissance.
      • Après la naissance : à tout moment, même si l’enfant est déjà majeur (mais dans ce cas, son consentement est nécessaire).

La reconnaissance s’effectue à la mairie (service d’état civil), devant un notaire, ou à l’étranger devant l’autorité compétente.

4. Quelles sont les règles de validité ?

Pour être valable, la reconnaissance doit respecter certaines conditions :

      • Elle doit être faite par un acte authentique (c’est-à-dire rédigé par un officier d’état civil ou un notaire).
      • Elle doit être conforme soit à la loi personnelle de l’auteur de la reconnaissance (le père), soit à la loi personnelle de l’enfant.
      • L’acte ne doit pas être frauduleux ou souscrit uniquement pour obtenir un avantage étranger à l’intérêt de l’enfant (par exemple, la nationalité ou un titre de séjour).

5. Peut-on contester une reconnaissance de paternité ?

Oui, il est possible de contester une reconnaissance de paternité, par exemple si elle est mensongère ou si la réalité biologique ne correspond pas à la filiation déclarée.

Cette contestation doit respecter des délais et des conditions strictes :

      • La contestation doit être possible tant au regard de la loi du père que de celle de l’enfant
      • Seules certaines personnes peuvent agir : l’enfant, ses parents, celui qui prétend être le véritable parent, ou le ministère public dans certains cas.
      • Délais pour agir : ils varient selon les situations, mais sont généralement de 5 à 10 ans selon que la possession d’état existe ou non, et selon la durée de celle-ci.

6. Que se passe-t-il en cas de reconnaissance frauduleuse ?

L’officier d’état civil peut saisir le procureur de la République s’il soupçonne une fraude (reconnaissance faite uniquement pour obtenir des avantages, par exemple).

Le procureur peut alors s’opposer à la reconnaissance ou surseoir à son enregistrement. En cas de contestation, le tribunal peut être saisi pour trancher.

7. Quelles conséquences pour l’enfant et le père ?

      • Pour l’enfant : le lien de filiation entraîne des droits (nom, nationalité, succession, etc.) et des obligations pour le père (entretien, éducation).
      • Pour le père : il acquiert l’autorité parentale et doit participer à l’entretien et à l’éducation de l’enfant, y compris par le versement d’une pension alimentaire si nécessaire. L’obligation de subvenir aux besoins de l’enfant débute dès l’établissement de la filiation, même si celle-ci est reconnue après la naissance.

8. Points particuliers à retenir

      • La reconnaissance de paternité est irrévocable : une fois faite, elle ne peut être annulée que par une décision de justice en cas de fraude ou de contestation.
      • Le délai pour agir en contestation varie selon la situation (possession d’état, existence d’un titre, etc.).
      • L’intérêt supérieur de l’enfant est toujours au cœur des décisions prises par les tribunaux.

Conclusion

La reconnaissance de paternité est un acte fort, porteur de droits et de devoirs pour l’enfant et le père.

Elle doit être accomplie en toute connaissance de cause, car elle engage durablement l’auteur de la reconnaissance.

En cas de doute ou de situation particulière (conflit, contestation, filiation internationale), il est recommandé de consulter un professionnel du droit ou un service d’état civil pour être conseillé sur les démarches à effectuer et les conséquences à anticiper.

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