L’intermédiation financière est un dispositif essentiel en droit de la famille, destiné à simplifier et sécuriser les échanges financiers entre parents séparés au sujet des pensions alimentaires.

Depuis sa mise en œuvre progressive, ce mécanisme a pour but d’assurer une régularité et une transparence dans le versement des pensions tout en protégeant les parties concernées, notamment dans des contextes de conflits ou de violences intrafamiliales.

Qu’est-ce que l’intermédiation financière ?

L’intermédiation financière des pensions alimentaires repose sur un principe simple : au lieu que le parent débiteur (celui qui doit payer la pension) verse directement la pension au parent créancier (celui qui la reçoit), un organisme tiers, comme la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA), agit comme intermédiaire.

Cet organisme collecte la pension auprès du débiteur et la reverse au créancier.

Pourquoi ce dispositif a-t-il été mis en place ?

L’intermédiation financière vise principalement deux objectifs :

  1.  Lutter contre les impayés : En France, de nombreux parents créanciers rencontrent des difficultés à percevoir les pensions alimentaires dues. L’intermédiation réduit ce risque en automatisant le recouvrement dès le premier impayé, sans que le créancier n’ait besoin d’engager des démarches complexes.
  2.  Protéger les victimes de violences intrafamiliales : Dans les cas de violences ou de menaces, l’intermédiation permet d’éviter les contacts directs entre les parents, offrant ainsi une sécurité supplémentaire. Lorsqu’un parent débiteur a fait l’objet d’une plainte ou d’une condamnation pour des faits de violences, l’intermédiation devient obligatoire.

Les conditions pour bénéficier de l’intermédiation financière

Pour que l’intermédiation financière s’applique, certaines conditions doivent être remplies :

  • La pension alimentaire doit être fixée dans un titre exécutoire (décision judiciaire, convention homologuée par un juge, acte notarié, etc.).
  • Les parents doivent résider en France, et le débiteur doit être solvable.

Mise en œuvre et fonctionnement

  1. Mise en place de l’intermédiation

L’intermédiation peut être mise en place :

  • Automatiquement, dès qu’un titre exécutoire fixe une pension alimentaire (depuis le 1er janvier 2023 pour toutes les décisions judiciaires et conventions).
  • Sur demande, lorsque l’intermédiation n’a pas été prévue initialement ou lorsqu’elle a été interrompue.

2. Rôle des organismes sociaux

Les organismes sociaux, comme la CAF ou la MSA, sont chargés de :

  • Collecter la pension alimentaire auprès du débiteur.
  • La reverser au créancier dans des délais définis.
  • Engager une procédure de recouvrement en cas d’impayé.

Cas particuliers et exceptions

Les cas où l’intermédiation peut être écartée :

  • Si les deux parents expriment leur refus conjointement dans le titre exécutoire.
  • Si le juge considère, par décision spécialement motivée, que la situation est incompatible avec l’intermédiation.

Quels sont les avantages pour les parents ?

  1. Sécurité et sérénité : La gestion financière par un tiers limite les conflits et les tensions entre les parents.
  2. Garantie de paiement : En cas de défaillance du débiteur, l’organisme intermédiaire engage rapidement des procédures de recouvrement.
  3. Protection des victimes de violences : L’absence de contact direct entre les parents assure une meilleure sécurité des victimes.

Conclusion

L’intermédiation financière est un dispositif clé pour garantir le bon fonctionnement des obligations alimentaires entre parents séparés.

En assurant théoriquement un paiement régulier et sécurisé des pensions alimentaires, ce mécanisme contribue à réduire les tensions et les risques d’impayés, tout en protégeant les parents et les enfants concernés.