La filiation est une notion centrale du droit de la famille.

Elle influence l’identité de chacun, mais aussi de nombreux droits et devoirs au sein de la famille.

Cet article vous aide à comprendre ce qu’est la filiation, la manière dont elle est établie et les effets qui en découlent.

1.   Qu’est-ce que la filiation ?

La filiation est le lien de droit qui unit une personne à ses parents : son père (filiation paternelle) et sa mère (filiation maternelle) ou son autre parent.

Ce lien peut être biologique ou résulter d’une volonté (par exemple, l’adoption ou l’assistance médicale à la procréation).

2.   Les principaux modes de détermination de la filiation

La filiation peut être établie de plusieurs façons, selon la situation familiale et les circonstances de la naissance :

      • Par l’effet de la loi : par exemple, la mère désignée dans l’acte de naissance est automatiquement reconnue comme la mère de l’enfant ;
      • Par la reconnaissance volontaire : un parent peut reconnaître officiellement un enfant, que ce soit le père ou la mère ;
      • Par la possession d’état constatée par un acte de notoriété : il s’agit de la prise en compte des faits qui prouvent qu’une personne s’est comportée comme le parent de l’enfant et que cette situation est notoire.

3.   Les évolutions récentes de la filiation

Le droit de la filiation a beaucoup évolué.

Aujourd’hui, il n’existe plus de distinction entre les enfants nés dans le mariage ou hors mariage : tous ont les mêmes droits et obligations vis-à-vis de leurs parents.

Depuis 2021, la loi permet aussi la reconnaissance de la double filiation maternelle pour les enfants nés par assistance médicale à la procréation (AMP) dans un couple de femmes.

4.   Quels sont les effets de la filiation ?

La filiation entraîne de nombreux effets juridiques, parmi lesquels :

5.   Les actions en justice concernant la filiation

Il existe deux grandes catégories d’actions devant le juge :

      • Les actions pour établir une filiation (par exemple, si l’un des parents ne reconnaît pas l’enfant, ou si la filiation biologique n’est pas établie d’office).
      • Les actions pour contester une filiation (par exemple, si une personne souhaite prouver qu’elle n’est pas le parent légal d’un enfant).

La loi a simplifié ces démarches.

Les actions sont en général soumises à un délai de prescription de dix ans, à compter du moment où la personne a été privée de l’état qu’elle réclame ou a commencé à jouir de l’état qui lui est contesté.

Pour les enfants mineurs, ce délai est suspendu jusqu’à leur majorité.

6.   L’intérêt supérieur de l’enfant : un principe essentiel

À chaque étape, la loi et les juges veillent à ce que l’intérêt supérieur de l’enfant prime.

Ce principe guide la façon dont la filiation est établie, reconnue ou contestée.

En résumé

La filiation est un lien essentiel, qui peut être biologique ou issu d’une volonté reconnue par la loi (adoption, AMP).

Elle se détermine de façon égalitaire, quels que soient les modes de conception ou la situation matrimoniale des parents.

Elle ouvre la voie à de nombreux droits et devoirs, et l’intérêt de l’enfant reste au cœur de toutes les décisions en la matière.

Pour toute question ou démarche relative à la filiation, il est possible de consulter un professionnel du droit de la famille pour un accompagnement personnalisé.

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