La vie à deux en France peut prendre différentes formes juridiques : le mariage, le pacte civil de solidarité (PACS) ou le concubinage.

Chacune de ces situations crée des droits et obligations différents.

Cet article fait le point pour vous aider à comprendre les implications pratiques et juridiques de chaque statut.

1. Définitions et nature juridique

1.1. Mariage

Le mariage est un acte juridique solennel, à la fois institution et contrat, créant entre les époux un statut légal organisé par la loi civile.

Il emporte un engagement fort, avec des effets patrimoniaux et extrapatrimoniaux (devoirs, droits successoraux, protection du logement familial, etc.).

1.2. PACS

Le pacte civil de solidarité est un contrat conclu entre deux personnes majeures, de même sexe ou de sexe différent, pour organiser leur vie commune.

Il est caractérisé par sa souplesse et sa simplicité de conclusion comme de dissolution, mais ne confère pas les mêmes droits ni devoirs que le mariage.

1.3. Concubinage

Le concubinage est une union de fait, caractérisée par une vie commune stable et continue entre deux personnes, sans formalité particulière.

2. Droits et obligations : tableau comparatif

Statut

Formalités de conclusion

Devoirs réciproques

Régime patrimonial par défaut

Protection en cas de séparation

Droits successoraux

Mariage

Mairie (officier d’état civil)

Fidélité, secours, assistance, cohabitation (C. civ. art. 212 s.)

Régime matrimonial (communauté/reprise de biens/séparation)

Prestation compensatoire, pension de réversion, partage du patrimoine selon le régime

Oui (héritier réservataire)

PACS

Déclaration en mairie

Aide matérielle, assistance, vie commune, solidarité pour dettes ménagères

Séparation de biens (par défaut, indivision possible)

Aucune prestation compensatoire, rupture simple, droits limités

Non (sauf testament)

Concubinage

Aucune

Aucun devoir légal, respect mutuel

Aucune règle spécifique, sauf propriété indivise

Aucune prestation, chacun repart avec ses biens

Non (sauf testament)

 3. Effets patrimoniaux (biens, dettes, fiscalité)

3.1. Mariage

      • Régime matrimonial : Communauté légale ou séparation de biens selon le choix des époux.
      • Solidarité : Les époux sont solidairement responsables des dettes ménagères et de certaines dettes fiscales (impôt sur le revenu, taxe d’habitation – CGI, art. 1691 bis).

3.2. PACS

      • Régime des biens : Séparation de biens par défaut depuis 2007, possibilité de choisir l’indivision.
      • Solidarité : Les partenaires sont solidairement responsables des dettes contractées pour les besoins de la vie courante, et tenus solidairement pour certains impôts.

Depuis la loi 2024-494 du 31 mai 2024, entrée en vigueur le 2 juin 2024, les conjoints mariés ou pacsés peuvent demander une décharge gracieuse de responsabilité solidaire en cas de rupture, facilitant la gestion de dettes fiscales nées durant la vie commune.

3.3. Concubinage

      • Aucune organisation légale des biens ou des dettes : Chaque concubin reste propriétaire de ses biens, sauf propriété indivise ; pas de solidarité automatique pour les dettes.

4. Protection sociale, transmission et succession

      • Mariage : Protection sociale complète (pension de réversion, droits successoraux automatiques, etc.).
      • PACS : Pas de droits successoraux automatiques, nécessité d’un testament pour léguer à son partenaire.
      • Concubinage : Aucune protection successorale ni sociale spécifique, sauf dispositions particulières prises par les partenaires.

5. Rupture : procédures et conséquences

      • Mariage : Divorce judiciaire ou par consentement mutuel, procédure encadrée, effets patrimoniaux et extrapatrimoniaux (prestation compensatoire, partage des biens, etc.).
      • PACS : Dissolution par simple déclaration conjointe ou décision unilatérale, sans intervention judiciaire, aucun droit à prestation compensatoire.
      • Concubinage : Aucune formalité, cessation de la vie commune à tout moment, sans effet juridique particulier.

En cas de rupture de PACS ou de concubinage, il est cependant possible de demander au juge aux affaires familiales de statuer sur l’attribution du domicile familial à titre temporaire (6 mois) en présence d’enfants communs.

De même, le juge peut statuer sur les modalités d’exercice de l’autorité parentale (résidence, droit de visite, contribution à l’entretien et à l’éducation des enfants) en cas de désaccords lors de la rupture du PACS ou du concubinage, ou encore en cas de violences conjugales.

6. À retenir : quelle forme choisir ?

      • Mariage : Pour une protection maximale (succession, droits sociaux, solidarité), une organisation complète de la vie commune et une reconnaissance sociale forte.
      • PACS : Pour un contrat souple, plus simple à conclure et à rompre, avec des droits intermédiaires, mais une protection moindre qu’en mariage, notamment en cas de décès.
      • Concubinage : Pour la plus grande liberté, sans engagement formel ni droits ou devoirs spécifiques, mais avec une absence de protection en cas de séparation ou de décès.

Conclusion

Le choix entre mariage, PACS et concubinage dépend de la volonté des partenaires, de leur projet de vie, du niveau de protection souhaité et des conséquences juridiques qu’ils sont prêts à assumer.

Un conseil personnalisé auprès d’un avocat en droit de la famille est vivement recommandé pour faire le choix le plus adapté à votre situation.

Pour toute question ou situation particulière, n’hésitez pas à prendre rendez-vous.

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